poetiquedelepluchure

Ma boîte à souvenirs est une chambre en bordel

Jeudi 24 juin 2010 à 19:58

 
 
esperar 
con toda paciencia 
la revolución por venir... 




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Mardi 22 juin 2010 à 20:11

 
 
 



 
Il y a 29 ans ma mère
dont la grossesse était arrivée à son terme
depuis maintenant deux semaines
se mettait en colère et voulait partir de l'hôpital 
le gynécologue qui devait l'observer avait pris du retard 

celui-ci la rattrape avant qu'elle ne s'engouffre dans la voiture
elle revient sur ses pas, irritée 
il l'ausculte 
7 centimètres d'ouverture du col 
-l'accouchement a plus que commencé- 

le souvenir s'arrête là 
je ne sais pas 
dans quelles conditions 
je suis vraiment arrivée 


accouchement en milieu hospitalier 
aseptisation des faits 
 
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il y a de multiples raisons
en chaque société
de voler le plus grand pouvoir d'une femme
celui d'enfanter
de multiples raisons
de lui faire croire
qu'elle a besoin de médecins
de contrôles permanents 
d'anesthésiques de lavement
épisiotomie, césarienne et j'en passe
du protocole
que l'on applique
à presque toutes 
et l' on oublie

la dimension sacrée
de l'évènement 
le pouvoir bien réel 
en la femme 
de mettre au monde 
son enfant 
si on lui en donne les moyens 
et il s'agit pas de grand chose 

le silence l'obscurité 
l'intimité d'une chambre 
presque personne 
à l'observer 
se transformer 
toute occupée à oublier 
ce qui fait son humanité 
pour s'abandonner 
à cet élan sauvage 
au profond d'elle 
cette transe folle qui la possède 
cette connexion archaïque 
avec son intuition 

nous savons enfanter 
donnons-nous en l'opportunité... 
donnons-nous en l'opportunité. 

*********** 

Hace 29 años mi madre  
cuyo embarazo había llegado a su término  
desde hacía ya dos semanas  
se enfadaba y quería salir del hospital  
el tocólogo que debía observarla se había retrasado  

este la coge antes de que se meta en el coche  
ella vuelve atrás, furiosa  
la ausculta  
7 centimetros de apertura del cuello 
-el parto ya más que ha empezado- 



aquí se para el recuerdo  
no sé 
en qué condiciones  
he llegado realmente

 
son múltiples los motivos  
en cada sociedad 
para arrebatar el poder más grande 
de una mujer  
el parir 
múltiples motivos  
para hacerle creer  
que necesita médicos  
controles permanentes  
anestésicos, enemas  
episiotomia, cesarea y no cuento  
protocolo 
que van aplicando  
a casi todas 
y se olvidan 

de la dimensión sagrada 
del acontecimiento 
el poder bien real  
que se halla en la mujer 
de parir 
a su criatura  
si se le dan los medios  
y no se trata de mucho 

el silencio la oscuridad 
la intimidad de una habitación conocida 
casi nadie  
para observarla  
transformarse 
atareada en olvidar  
lo que hace su humanidad  
para entregarse 
a este impulso salvaje 
en lo profundo de ella 
esta loca trance que la posee 
esta arcaica conexión 
con su intuición 

sabemos parir  
demonos la oportunidad...
demonos la oportunidad. 


 
Carmenstach 2010 copyleft 

Mardi 1er juin 2010 à 14:31

 
s'il était possible d'ouvrir un espace de suspension, un lieu, un temps depuis lequel les parcours se seraient annulés et notre conscience de nous même se présenterait lisse comme un monde à peine effleuré 
s'il était possible de réveiller sans sécrétions au coin de l'oeil les paysages internes des miroirs, 
si, pour un moment les certitudes les plus banales se dissolvaient comme l'écho du brouillard 
si en cet instant nous était donnée l'opportunité de céder à ce qui échappe aux paroles les plus intimes 

ainsi peut-être serait-il possible d'entrer dans nos peaux sans s'écraser les doigts, 
retrouver les habitudes les plus légères, nous dénuder, nous émouvoir, 
annoncer le début d'un voyage qui n'ajouterait pas à nos personnalités réelles 
la déformation de l'épouvante ni le camouflage quotidien, 
ouvrir une possibilité derrière laquelle rencontres, trahisons, abandons et caresses 
seraient comprises comme formant partie du douloureux jeu d'être 

si ce n'était pas l'amour 
la base de tant de questions sur la propre existence 
et de cette ardente nécessité de croire en quelqu'un 
presque en chacun
 


poème original en espagnol de Daniel Rabanaque   http://aquariablog.wordpress.com/2010/03/03/hello-world/
traduction de Céline Rainoird 


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