en mí se mezclan
risas locas y miedos viscerales
hay en el instinto
en lo que está en el hueco de mí
una sabiduría ancestral
que se ríe a carcajadas
de una felicidad inexplicable
y me siento llena
y ligera a la vez
también hay en mi cabeza
luchas interminables
reflexiones demasiado reflexionadas
el miedo a la escasez
no estar a la altura
la egoísta
que quiere guardar su pequeña vida
como está hoy en día
la cabeza que quiere coger todo el sitio
para no dejártelo
a tí que estás en marcha para este mundo
a través de mi puerta
sabré querer lo bastante
para ya no abandonarme
al miedo?
sabré darte
lo que guardaba en mí
para el gran día
-tu llegada-
te esperaba
y ni siquiera lo sabía
qué dirá
él que será tu padre?
que no se siente preparado
todavía
para asumir
tus pequeñas manos que se tendrán
y reclamaran nuestra presencia
sabremos acogerte?
quererte profundamente
por lo que eres?
seas quien seas
quieras lo que quieras
sabremos respetarte
me siento preparada
desde que me reconcilié
con mi niña interna
ven
( Inédito, Enero 2010, Céline Rainoird copyleft)
- Pero, colibrí, ¿tú estás loco o qué?, ¿crees que así vas a acabar con el incendio?
Y el colibrí le responde:
- Ya sé que no, pero yo hago mi parte.
L’orage gronde il pleut je pleure
L’automne à grands pas avance en nos deux cœurs
(Inédit, 2009)
Au milieu des épluchures des traces de farine
entre le four en marche et la vaisselle encore à faire
nous avons fait l’amour
comme un appendice à la recette
les trésors de ta peau délicate
et mes caresses jaune d’œuf
nous brillons abricots
d’un nouvel éclat
*****
En medio de las peladuras de las huellas de harina
entre el horno en marcha y lavar la vajilla todavía por hacer
hemos hecho el amor
como un apéndice a la receta
los tesoros de tu piel delicada
y mis caricias yemas de huevo
brillamos albaricoque
de un nuevo resplandor
(2009, inédit)
grâce au rocher
à la rivière coulant
à ses pieds
dans laquelle j'aurais très bien pu
me jeter
trouver alors la force de vivre
coûte que coûte
et crever l'abcès
longtemps ô
longtemps
le pus a coulé
dansé avec la mort
ma douleur d'être vivante
et puis je suis re-née
(étrange, re-née
ce fut le prénom de ma grand-mère)
une boucle est bouclée
j'ai rompu la chaîne des douleurs familiales
la blessure de chaque femme
née avant moi
désormais ne passera plus par moi
assimilée, la douleur en mes veines
elle ne sera plus un obstacle
mais un pont
entre l'ici maintenant
et demain
alors je deviens femme
je n'en finis pas de devenir
mère
ce mot qui sonnait blessure
est aujourd'hui douce musique à mon oreille
et à mon coeur
ainsi
je prendrai dans mes bras
un enfant né de mon ventre
voilà qui est beau
mon ventre
à honorer
de nouveau
enfin
autre chose qu'un poids
autre chose qu'une enclume :
UNE VIE A DONNER
(Carmenstach, juin 2010, zgz)
]]>Te savoir intimement
vivante en mes tripes
t’accrochant
aux parois internes
de mon utérus et de ma conscience
profondément reconnaissante
je suis envers la vie
qui est venue déposer en moi
ce mystère en renouvellement
Sentir ton énergie vibrante
cette folle espérance
là au-dedans
j’en suis déjà capable
même s’il est tôt
encore
pour sentir le reste
les petits coups
que tu me donneras
pour m’appeler
pour que je te chante
cette berceuse
qui est déjà ancrée
dans la mémoire de l’âme que tu es
parce qu’enfin je suis prête
à me lancer dans la danse
que me propose cette vie
connaître mes peurs
savoir les affronter
pour reprendre ma place
celle du cœur
de l’amour véritable
mon moteur
Moi
c’que j’voudrais
c’est apprendre à ricocher
Or
quand je lance ce corps
Moi
c’que j’voudrais
sur les étapes de ma vie
sans couler en leur fond
sans manquer de m’y noyer
Alors j’apprends
comme l’enfant à marcher
j’apprends
chaque fois à sombrer
un peu moins
établir des paliers
et je me dis patience
patience
un jour viendra
l’heure du ricochet.
*************
Yo
lo que quisiera
es aprender a rebotar
Ahora bien
cuando lanzo este cuerpo
contra el asfalto de la ciudad
me despellejo hasta sangrar:
nada de rebote.
Yo
lo que quisiera
en las etapas de mi vida
sin hundirme en su fondo
sin estar a punto de ahogarme
Desde entonces
como el niño a caminar
aprendo
a zozobrar
cada vez menos
establecer paradas
y me digo paciencia
paciencia
un día vendrá
la hora del rebote.
(de "Despellejada", poemario)