poetiquedelepluchure

Ma boîte à souvenirs est une chambre en bordel

Mardi 1er juin 2010 à 14:31

 
s'il était possible d'ouvrir un espace de suspension, un lieu, un temps depuis lequel les parcours se seraient annulés et notre conscience de nous même se présenterait lisse comme un monde à peine effleuré 
s'il était possible de réveiller sans sécrétions au coin de l'oeil les paysages internes des miroirs, 
si, pour un moment les certitudes les plus banales se dissolvaient comme l'écho du brouillard 
si en cet instant nous était donnée l'opportunité de céder à ce qui échappe aux paroles les plus intimes 

ainsi peut-être serait-il possible d'entrer dans nos peaux sans s'écraser les doigts, 
retrouver les habitudes les plus légères, nous dénuder, nous émouvoir, 
annoncer le début d'un voyage qui n'ajouterait pas à nos personnalités réelles 
la déformation de l'épouvante ni le camouflage quotidien, 
ouvrir une possibilité derrière laquelle rencontres, trahisons, abandons et caresses 
seraient comprises comme formant partie du douloureux jeu d'être 

si ce n'était pas l'amour 
la base de tant de questions sur la propre existence 
et de cette ardente nécessité de croire en quelqu'un 
presque en chacun
 


poème original en espagnol de Daniel Rabanaque   http://aquariablog.wordpress.com/2010/03/03/hello-world/
traduction de Céline Rainoird 


Comme en terre

Planter sa graine

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