- Djeha-Hodja Nasreddin ! Djeha-Hodja Nasreddin ! Descends voir ! J'ai une question à te poser !
Il appela plusieurs fois et Djeha-Hodja Nasreddin finit par descendre, quoique à contrecoeur. Il trouva un homme qui tendait la main.
- Djeha-Hodja Nasreddin, donne-moi une pièce, s'il te plaît. Dieu te la rendra au centuple.
- C'était donc cela ta question ! C'est pour ça que tu as troublé ma tranquillité ! Viens avec moi !
Le mendiant grimpe péniblement avec Djeha-Hodja Nasreddin jusqu'à la terrasse.
- Maintenant, lui dit Djeha-Hodja Nasreddin, voici ma réponse : c'est non.
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J'allais en rester là quant au commentaire, mais finalement je poursuis :
J'étais en train de lire "La perte en héritage" d'une auteure indienne: Kiran Desai; et je trouve que les situations recoupent une même mentalité, culture, système de pensées. Pour résumer, l'oeuvre met en scène des êtres (en l'occurence des indiens) appartenant à la base à un même pays, partageant une culture commune, mais provenant de castes différentes. L'indifférence des uns envers les autres, la totale acceptation de sa propre soumission, le manque d'humanité, de compassion, d'empathie, voire de pitié entre les êtres est surprenant; Dans le cas présent, cela reste de la fiction...mais qui semble tellement réel. Je me demande d'ailleurs bien pourquoi j'en reste finalement surprise puisque ce n'est rien de moins que la mise en mots d'un disfonctionnement conscient à l'intérieur d'une société, disfonctionnement tout aussi présent dans notre société mais qu'on préfère ignorer... C'est juste qu'un degré de misère plus haut semble rendre le désillement plus facile.
Par ailleurs, auto-critique si vous permettez (Oh!! vous permettez! que c'est plaisant!): il est bien facile de donner un avis en etant de l'autre côté, du côté, par exemple, où la promiscuité est un choix, non une obligation...